« Ongi Ettori » comme on pouvait lire sur le paillasson de ma grand mère. Depuis deux générations, ma famille y a trouvé son fief et j’ai plaisir à venir m’y ressourcer, humer les odeurs d’écume dans les ports de pêches, méditer au son des vagues et des drisses qui claquent sur les mâts des voiliers, déguster les spécialités franco-espagnoles à l’occasion d’une fête de village et en prendre plein les yeux et les mollets entre montagnes et corniches.
Le retour au pays !
Comme une haie d’honneur, les pins de la forêt landaise le long de la A63, m’indiquent que j’approche de ma destination. Dès que j’entr’aperçois les Cimes Pyrénéennes et les herbes de la Pampa le long de la route, je me sens enfin à la maison. Le goût de la pata negra et du fromage de brebis (avec sa confiture de cerise noire bien sûr) se fait bientôt désirer.
Chauvinisme … oui, et il y a de quoi !
Avec mon amie d’enfance Maud, originaire de la région PACA, nous avons souvent joué sur la rivalité de nos contrées de cœur. Son regard extérieur m’a ouvert les yeux. Elle soulignait avec ironie notre identitarisme « vous gravez jusque sur les bouches d’égout des croix basques, collez des stickers sur vos voitures pour marquer votre appartenance et plantez le drapeau local devant chaque maison, déjà au couleur du pays avec leurs volets et portes rouges et verts ». Elle n’a pas tort, d’ailleurs je l’ai ce sticker basque sur ma voiture. C’est sûrement cette fierté qui fait encore raisonner la langue locale, enseignée dans de nombreuses écoles. Si on tend l’oreille dans l’arrière pays, il est probable d’en perdre son latin. Avec un peu de chance, on entendra le célèbre chant « Egoak », entonné à la sortie d’un bistro.
On ne s’en lasse pas !
Comme a chaque visite, je tente le plus possible de caler dans un programme bien chargé mes activités favorites. Pour un dépaysement maximal je prévois un tour en navette maritime ou topo (train local) en Espagne, pour y manger dans une ambiance conviviale au bar à tapas (à Fontarabie ou Saint-Sébastien) ou dans une cidrerie. Si le temps le permet, j’organise une demi journée d’ascension de la rhune, célèbre montagne de la région qui offre une vue exceptionnelle sur la chaîne des Pyrénées à l’est, les villages basques et la mer à l’ouest. Avec un peu de chance, une Betizu (vache sauvage) ou un Pottok (cheval sauvage) viendra nous ouvrir le passage. L’incontournable pour moi reste les balades de nuit au fort de Socoa ou au Rocher de la Vierge à Biarritz. Les lumières de la ville, les couleurs de la falaise éclairée, le grondement des vagues, autant de merveilles qui m’offrent un spectacle naturel dont je ne me lasse pas.
Entre mer et montagne, ce territoire offre la possibilité de randonner et de surfer dans une même journée. Je n’ai pas fini de découvrir ce lieu magique. Je suis convaincue que sa nature, son histoire et sa culture de caractère sauront vous séduire autant que Maud l’a finalement été 😉.